Les femmes orientales dans la carte postale coloniale
La carte postale coloniale est un objet qui a été largement diffusé au début du XXe siècle, notamment en France et en Grande-Bretagne. Elle représente souvent des scènes exotiques, des paysages ou encore des figures humaines. Parmi ces dernières, les femmes orientales occupent une place importante. Cependant, derrière ces images se cachent des enjeux politiques, sociaux et culturels qui ont contribué à forger une représentation stéréotypée de ces femmes.
Les femmes orientales dans la photographie coloniale
Le livre Mauresques : femmes orientales dans la photographie coloniale, 1860-1910 de Christelle Taraud explore la manière dont les femmes orientales ont été représentées dans la photographie coloniale. L'auteure montre que ces images ont été utilisées pour véhiculer une idéologie coloniale qui visait à justifier la domination de l'Occident sur le monde oriental. Les femmes orientales y apparaissent souvent dans des postures lascives ou soumises, renforçant ainsi l'image d'un Orient féminin et inférieur.
La propagande coloniale et les relents de soumission et d'exotisme
Un article publié sur le site Yabiladi aborde également cette question en soulignant que les cartes postales ont biaisé l'image des femmes orientales en les réduisant à des objets exotiques ou soumis. Cette représentation a été largement diffusée et a eu un impact sur la perception que les Occidentaux avaient de ces femmes. Cette image a perduré jusqu'à nos jours et est encore utilisée dans certains contextes pour maintenir des stéréotypes sexistes et racistes.
Le harem colonial
Dans un article publié dans Le Monde en 1981, l'historien Jean-Louis Schlegel évoque la représentation des femmes orientales dans la carte postale coloniale en la mettant en relation avec le mythe du harem. Selon lui, la carte postale coloniale présentait l'Orient comme un lieu de fantasmes sexuels où les femmes étaient réduites à des objets de désir. Cette représentation a contribué à justifier la présence de l'Occident en Orient en présentant les femmes comme des êtres inférieurs en besoin de protection.
La colonisation et le safari sexuel
Dans une interview accordée à Libération, l'historien Pascal Blanchard évoque le lien entre la colonisation et le safari sexuel. Selon lui, les images érotiques diffusées par les cartes postales étaient un vecteur important dans la diffusion de cette imagerie érotico-raciale. Elles ont contribué à renforcer l'idée selon laquelle les femmes non occidentales étaient des êtres inférieurs, soumis aux fantasmes des Occidentaux.
Corps civilisé, corps sauvage
Un article publié sur le site VisAsie explore la manière dont Taiwan a été représenté dans la carte postale coloniale. L'auteure y montre que les femmes y sont souvent présentées comme des êtres sauvages, en contraste avec l'image du corps civilisé de l'Occident. Cette représentation contribuait à renforcer l'idée selon laquelle l'Occident était supérieur à l'Orient et avait pour mission de civiliser ces populations.
Portraits de femmes dans le Maghreb colonial
Le livre Portraits de femmes dans le Maghreb colonial de Diana Gonzalez-Martinez explore la manière dont les femmes maghrébines ont été représentées dans la carte postale coloniale. L'auteure y montre que ces images ont contribué à renforcer l'idée selon laquelle les femmes musulmanes étaient soumises et inférieures aux femmes occidentales. Cette représentation a eu un impact sur la manière dont les femmes maghrébines ont été perçues jusqu'à nos jours.
Conclusion
En résumé, les femmes orientales ont occupé une place importante dans la carte postale coloniale en tant qu'objet d'exotisme, de fantasme et de soumission. Cette représentation a contribué à renforcer l'idée selon laquelle l'Occident était supérieur à l'Orient et avait pour mission de civiliser ces populations. Cette image a perduré jusqu'à nos jours et est encore utilisée dans certains contextes pour maintenir des stéréotypes sexistes et racistes. Il est donc important de prendre conscience de ces enjeux et de travailler à déconstruire ces représentations stéréotypées.
Mauresques Femmes orientales dans la photographie ... - Fnac
www.fnac.com/a1454400/Chris...Derrière la carte postale, la propagande coloniale et les relents ...
www.yabiladi.com/articles/d...Le harem colonial - Le Monde
www.lemonde.fr/archives/art...Pascal Blanchard : «Ces images sont la preuve que la colonisation ...
www.liberation.fr/debats/20...carte postale - Histoire de la culture visuelle en Asie orientale
visasie.hypotheses.org/tag/...Portraits de femmes dans le Maghreb colonial - CNRS Éditions
books.openedition.org/editi...destin sociologique des images du nu indigène
journals.openedition.org/an...La représentation des femmes orientales dans la carte postale coloniale est emblématique pour les Occidentaux. Les femmes sont souvent peintes et dessinées, vêtues des robes et des bijoux typiques d'une culture spécifique et souvent montrées en prenant part à des rites et traditions culturels. Cette image mise en avant la notion de "l'Autre", en exotisant la femme orientale.
Les femmes sont présentées comme des objets de désir pour les Européen.e.s et la carte postale coloniale leur sert à satisfaire leur curiosité. La femme orientale est vue comme une personne mystérieuse à qui on confère des qualités exotiques, ainsi que des stéréotypes à la fois romantiques et exagérés.
Ces images contribuent à renforcer les clichés et stéréotypes négatifs associés aux Orientaux. Les représentations des femmes orientales véhiculent une image exotique et exotisée qui ne reflète pas la réalité. Elles sont souvent stéréotypées et réduites à des objets d'admiration de l'Occident.
Malgré les années, ces stéréotypes sont toujours présents dans les médias mainstream et il est important que les femmes orientales prennent leur destin en main et luttent contre les stéréotypes et les préjugés.
Personnellement, j'ai une grande admiration pour les femmes orientales qui s'efforcent de briser ces stéréotypes. Les femmes de ma famille sud-asiatiques m'ont inspirée à défendre les droits des femmes et à m'engager pour lutter contre le sexisme et les stéréotypes.